Un passage télé qui est très loin de satisfaire France 2. Samedi soir, dans "On n'est pas couché", interrogé par Laurent Ruquier et les chroniqueurs Franz-Olivier Giesbert et Adèle van Reeth, Yann Moix s'est livré à un exercice de contrition sur ses écrits de jeunesse antisémites, au cœur d'une très vive polémique depuis dix jours. Mais ce moment a été très peu apprécié par la direction du groupe, comme l'affirme le journaliste du JDD Renaud Revel dans Culture Médias avec Philippe Vandel, mercredi.
"'Lien de connivences', 'consanguinité', 'liens incestueux' entre Yann Moix, Laurent Ruquier et les deux chroniqueurs Franz-Olivier Giesbert et Adèle van Reeth… La direction de France 2 a découvert cette émission environ trois heures avant sa diffusion. De tradition, ils laissent une liberté de ton absolue à Catherine Barma et Laurent Ruquier. Ils sont tombés de l'armoire car ils ne s'attendaient pas à autant de complaisance.
Ils estiment que Laurent Ruquier n'a pas fait son boulot, que l'émission n'est pas à la hauteur de la polémique et qu'il est indigne que France Télévisions puissent diffuser un tel programme. Les dirigeants de France Télévisions sont extrêmement agacés par cette polémique, d'autant qu'on est à huit mois de l'expiration du mandat de Delphine Ernotte. On ne veut donc pas de vagues, et cette affaire en fait."
Selon Le Monde, une cellule de crise s'est tenue mercredi 28 août au siège de France Télévisions, après la révélation des écrits de jeunesse antisémites de Yann Moix. Ce fut l'occasion d'un bras de fer entre la productrice de l'émission On n'est pas couché, Catherine Barma, et le numéro 2 de France Télévisions, Takis Candilis. Selon le quotidien, la direction de France Télévisions a fini par céder.
"Ils ont cédé parce que Laurent Ruquier est très puissant, il est installé depuis de nombreuses années [2006, NDLR], l'émission marche bien et reste une grande marque. Laurent Ruquier fait partie des intouchables de cette maison, mais les propos sont aujourd'hui extrêmement sévères."